Le Salvador, pays des pupusas !
Vendredi 31 janvier. La Unión, El Salvador. A peine avons-nous mis pied à terre que nous nous retrouvons pied à la pédale. Il est 16h, mais la journée n’est pas finie, nous avons encore une quarantaine de km à rouler avant de mettre le vélo en standby. Pourquoi cette précipitation ? Quelques jours auparavant, nous avions contacté José via la communauté de cyclotouristes warmshowers.org et sa réponse nous avait drôlement plu : « Mi casa es vuestra casa ! » Ma maison est votre maison ! Un telle invitation justifie largement un petit extra kilométrique. Vous l’aurez deviné, José habite à 40km de La Unión !
Nous arrivons à destination sous les étoiles, et découvrons avec surprise et plaisir l’accent québécois de José. « Alors que la guerre civile ébranlait le Salvador (1979-1992), j’ai émigré à Montréal. Là-bas, la loi était de mon côté », nous explique-t-il. « Le Canada donne l’asile à tout demandeur dont le pays est de façon avérée en guerre. J’ai donc grandi là-bas, j’ai même acquis la nationalité canadienne, et ce n’est que 20 ans plus tard que j’ai décidé de renouer avec mes origines. »
Nous sommes restés 3 jours chez José et sa femme, Mary. Au programme : nettoyage, chargement et déchargement de sacs de maïs (le commerce de maïs est le « passe-temps » de notre hôte, un vrai bourreau de travail 😉 ), l’ascension du volcan San Miguel, un bref passage dans l’émission Allô la Planète du Mouv’ (en ligne ici), et l’apprentissage de LA comida typique du Salvador, las Pupusas ! Nous ne pouvions rêver mieux pour amorcer notre découverte du Salvador.
Léo, José et Emerson sur la crête du cratère encore fumant… Un mois auparavant, le San Miguel avait explosé en propulsant un nuage de cendre colossale. Le cratère n’en est d’ailleurs pas sorti indemne, José (qui détient sûrement le record du nombre d’ascensions du volcan) est formel : « avant, cette pierre n’était pas ici ! »
Recette du Salvador : Las Pupusas
Dès notre premier jour au Salvador notre hôte, José, nous a demandé si nous avions goutté LA spécialité du pays : Les Pupusas ! Nous sommes donc partis le soir même dans une pupuseria (restaurant qui ne sert que des Pupusas) déguster ce met typiquement salvadorien.
Généralement accompagné de Curtido (une salade de choux) et servi avec une sauce à base de tomates les Pupusas sont des galettes de maïs garnies. La garniture peut varier d’un endroit à un autre cependant il existe un Pupusa national : El Pupusa de frijoles y queso (garni de haricots rouges et de fromage)
Au Nicaragua… les beaux jours continuent !
Le samedi 18 janvier, nous sommes donc entrés au Nicaragua, en compagnie de Ulf, un cyclotouriste allemand rencontré à 20km de la frontière. Notre passeport se fait tamponné comme une lettre à la poste, nous retirons quelques Colones (la monnaie locale) et récupérons une carte du pays dans une agence de location de voiture… (habile !) Il ne nous en faut pas plus ; nous voilà fin prêts à attaquer les routes du Nicaragua !
Nous arrivons rapidement au bord du lac Nicaragua (3ème plus grand lac du monde tout de même !) et c’est donc fort à propos que Ulf nous parle de l’île d’Omotepe et de ses deux volcans : le volcán Concepción et le volcán Maderas.
« Là, au milieu du lac, il y a cette île constituée de deux volcans. J’irai y faire un tour, soit maintenant soit sur le chemin du retour, et peut-être grimper en haut du Concepción »
Comme à notre habitude, nous avons débarqué dans le pays sans aucun plan préconçu. Dire que nous avions une vague idée des contours géographiques du pays serait déjà un peu prétentieux 🙂 Alors pourquoi ne pas commencer notre traversée du Nicaragua par une journée de randonnée ? Nous avions notre plan !
« Tu sais, il nous intéresse ton volcan. Si tu veux, on y va demain ?
– Oui ça roule, faisons comme ça. Du coup, ce soir on peut monter la tente sur la plage en face de l’île, mon guide dit que c’est facile de camper là-bas. »
En plus Ulf a un guide… Certains sont décidément plus prévoyants que d’autres ! Nous passons donc Rivas et bifurquons vers San Jorge et sa plage.
Au Costa Rica, le retour des beaux jours !
Notre première journée sur les routes costaricaines a des airs de départ en vacances. Après la traversée des contrées à la fois stratosphériques et désertiques du Sud de la Bolivie, rouler dans l’atmosphère et la végétation tropicales du Costa Rica est une perfusion de béatitude. Chaque kilomètre est une goutte de plus à notre ivresse, notre cœur bat au rythme de l’allégresse… Et croyez-nous, le rythme est rapide, notre musique intérieur est allegro : et pour cause, le centre du Costa Rica n’est autre qu’une vaste montagne russe ! Le plat n’existe pas, les pentes font la pluie et le beau temps. Les creux et les bosses. Les descentes ne sont que de courtes pauses avant que la déclivité ne s’inverse et nous enflamme jusqu’à l’allegrissimo !
Nous avons quitté San José, donné quelques coups de pédale à l’Ouest, dépassé Alajuela… pour enfin prendre le cap voulu : le Nord, vers le centre du pays. C’est à ce moment-là que nous sommes entrés dans le parc d’attraction. Une route ensoleillée serpentant par mont et par vaux. Une faune et une flore luxuriantes. Nos yeux ne savent plus où donner de la tête. L’émerveillement est constant. Nous oublions notre transpiration, ruisselante dans l’humidité ambiante. Notre esprit se perd dans la nature. Après plusieurs mois sans fruit, nous en voyons partout. Et des bons ! Le premier ananas nous explose aux papilles et les avocats fondent sous nos dents. Nous respirons la vie. C’est le retour des beaux jours !
Notre premier bivouac, entre les bananiers et les champs de café !