Argentine
Nos 400 derniers kilomètres en Argentine
Nous revoici donc sur les routes argentines ! Ou plutôt devrions-nous dire UNE route argentine, la ruta 9, que nous allons suivre sur 150 km jusqu’à Purmamarca et sa fameuse montagne aux 7 couleurs…
Salta – La Caldera – El Carmen – San Salvador de Jujuy
San Salvador de Jujuy, capitale de la province de Jujuy… et dernier îlot urbain avant une percée de 1000 km dans les régions les plus reculées de l’Argentine, du Chili et de la Bolivie. Dernière connexion à internet, dernier retrait d’argent, et surtout dernières courses. Nous devons emporter assez de nourriture pour tenir 2 semaines. Nous pensons trouver de quoi manger et boire au fur et à mesure jusqu’à la frontière Bolivienne, 400 km plus loin. Puis commencera la route des lagunes, traversant le Sud Lipez de la Bolivie… Et disparaîtra alors tout point de ravitaillement substantiel pour les 300 km suivant. Du moins, c’est ce que nous pensons. 300 km que nous devrions parcourir en une dizaine de jours. Nous emportons donc pour 2 semaines de vivre pour parer à d’éventuels ralentissements :
– 3kg de flocons d’avoine
– 4kg de riz
– 3kg de pates
– 1kg de polenta
– 10 boites de thon (2,5 kg)
– 2L de sauce tomate
– 2kg de biscuits secs
– 1 kg de fruits secs
– 800g de lait en poudre
– sirop en poudre
– soupe en poudre
– bouillons cubes
(+ 2 litres d’essences pour cuisiner le tout)
Tadaaa ! D’un coup, nos vélos pèsent chacun 10kg de plus… et atteignent les 60kg, c’est un nouveau record ! (et le bilan risque de s’alourdir lorsque que nous devrons remplir toutes nos bouteilles d’eau sur la route de lagunes…)
Au revoir Argentine… Bonjour Bolivie !
Lundi 18 novembre. Depuis 3 semaines, une lutte infernale nous oppose à l’infâme douane de Buenos Aires, qui retient les batteries de nos vélos à l’aéroport. Nous sommes immobilisés à Salta, mais recevons l’aide française de notre sponsor VELOSCOOT, et celle de nos amis argentins de Buenos Aires. Les coups de téléphone fusent entre nous, la douane et notre transporteur TNT. Mais la réglementation est draconienne, les informations arrivent au compte-goutte et, malgré notre bonne foi (mais non, nous ne voulons pas les vendre!), la situation s’enlise…
Juan, notre ami et informateur de Buenos Aires, nous a envoyé une de ses créations. Nous rions jaune mais le sourire est là : autant prendre le ridicule de l’affaire avec humour. Gracias!
De Buenos Aires à Salta, 1800 km vers les Andes ! (part II)
Aguilares. Concepcion. Monteros. Acheral. Les montagnes se font de plus en plus imposantes à mesure que nous nous rapprochons. Elles sont là devant nous, des escaliers de géants nous mettant au défi…
A Acheral (350m), nous bifurquons à gauche pour prendre la route 307. L’ascension commence, doucement d’abord. Il est près de 15h.
Est-ce parce que nos jambes ont pu se reposer lors de ces 2 derniers jours, alors que nous allions de pick-up en pick-up au lieu de pédaler ? Est-ce parce que nous pouvons rouler côte à côte (la route est très peu fréquentée) et discuter ? Toujours est-il que les premiers kilomètres sont faciles. Nous grimpons dans une forêt quasi tropicale, dans un concert d’instruments à plumes. L’euphorie pourtant ne dure pas. La pente demande de plus en plus d’efforts, la fatigue musculaire se fait de plus en plus ressentir…
Jusqu’à ce que, vers 19h, nous trouvions le paradis. Le terrain est plat, molletonné d’herbe. Un ruisseau court en contrebas… Le temps de poser nos vélos et nous voilà tête sous l’eau. Elle est fraîche et limpide, son courant est la meilleure des masseuses. Après 4 jours passés dans le vent et la poussière, ce bain nous envoie direct au 7ème ciel.
De Buenos Aires à Salta, 1800 km vers les Andes ! (part I)
Vendredi 4 octobre 2013. Après plus de 2 semaines de vie sédentaire, nous quittons le cocon douillet dont Daniela et sa famille nous entouraient pour nous élancer vers le Nord de l’Argentine. La destination de cette étape : Salta. C’est dans cette ville que nous recevrons (si Dieu et la douane argentine le permettent) les batteries de nos vélos.
Ah, quel plaisir de se retrouver mains sur le guidon, pieds sur les pédales, seuls sur la route, les cheveux au vent…
FAUX !
Quelle pagaille pour sortir de Buenos Aires ! ¡Qué quilombo! Nous prenons la Panamericana, passage obligé pour rejoindre la route 8. La dizaine de voies ne suffisent pas à fluidifier la circulation. C’est un véritable chaos. Nous roulons sur la bande latérale… que nous partageons avec les bus et autres excités du volant. Bref, nous sommes loin d’être seuls sur la route, et nos cheveux ne sont pas au vent mais plutôt plaqués sous nos casques.
Rassurez-vous, ce n’est que le début. Plus tard, nous nous sommes effectivement retrouvés seuls sur la route, les cheveux (trop) au vent (à décorner des boeufs). Des contrastes, l’Argentine nous en a offert plus d’un. Il suffit de lire ce qui suit pour en être convaincu : voici le condensé de nos 3 semaines passées sur les routes de Buenos Aires à Salta !
Halte technique de 2 semaines à Buenos Aires
Le jeudi 19 septembre, vers 16h heure locale, nous franchissons les portes de l’aéroport international Ezeiza de Buenos Aires. Les bagages nous précèdent, empilés sur les chariots que nous poussons. Ils sont en un seul morceau (façon de parler puisque nos vélos sont presque entièrement démontés dans leur carton) : tous ont passé l’épreuve de la soute !
Nous devons maintenant nous rendre en centre-ville, à 30 km de l’aéroport. On nous a conseillé de prendre le bus n°8. Le bus n°8 nous refoule, il paraîtrait que nos bagages sont trop encombrants. Dommage, le ticket était à 4$ (qui signifie « pesos » ici, et non « dollar »), c’est à dire 0,5€. Taux légal : 1 EUR (€) = 7,9 ARS ($). Nous n’avons d’autre choix que de prendre la navette « Manuel Tienda Leone », dédiée aux voyageurs fraîchement débarqués. Alors que nous parcourons les 100m qui séparent les deux abribus, le cours du ticket de bus s’envole : nous payons 115$ chacun (80 de base + 35 pour le supplément « gros bagages »).
Nous arrivons rapidement au centre-ville. 1h plus tard, nos vélos sont de nouveau sur roues et nous donnons nos premiers coups de pédales en Amérique du Sud… qui ne nous emmènent pas bien loin : à quelque 5 km, nous mettons pied à terre pour sonner au 1454, Teniente Peron. Juan, que nous avons contacté via warshowers.org, descend nous ouvrir et c’est ainsi que commence notre long séjour à Buenos Aires !…
De gauche à droite : Daniela (une amie de Juan), Léo, Juan et Timmy (nos hôtes), et Damien