Ride The Flavour (fr)

Au Nicaragua… les beaux jours continuent !

Fév. 4th | 4 commentaires

Le samedi 18 janvier, nous sommes donc entrés au Nicaragua, en compagnie de Ulf, un cyclotouriste allemand rencontré à 20km de la frontière. Notre passeport se fait tamponné comme une lettre à la poste, nous retirons quelques Colones (la monnaie locale) et récupérons une carte du pays dans une agence de location de voiture… (habile !) Il ne nous en faut pas plus ; nous voilà fin prêts à attaquer les routes du Nicaragua !

Nous arrivons rapidement au bord du lac Nicaragua (3ème plus grand lac du monde tout de même !) et c’est donc fort à propos que Ulf nous parle de l’île d’Omotepe et de ses deux volcans : le volcán Concepción et le volcán Maderas.

« Là, au milieu du lac, il y a cette île constituée de deux volcans. J’irai y faire un tour, soit maintenant soit sur le chemin du retour, et peut-être grimper en haut du Concepción »

Comme à notre habitude, nous avons débarqué dans le pays sans aucun plan préconçu. Dire que nous avions une vague idée des contours géographiques du pays serait déjà un peu prétentieux 🙂 Alors pourquoi ne pas commencer notre traversée du Nicaragua par une journée de randonnée ? Nous avions notre plan !

« Tu sais, il nous intéresse ton volcan. Si tu veux, on y va demain ?
– Oui ça roule, faisons comme ça. Du coup, ce soir on peut monter la tente sur la plage en face de l’île, mon guide dit que c’est facile de camper là-bas. »

En plus Ulf a un guide… Certains sont décidément plus prévoyants que d’autres ! Nous passons donc Rivas et bifurquons vers San Jorge et sa plage.


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Tout au bout de la plage,  une famille discute sous l’ampoule blafarde de leur terrasse. A quelques mètres devant chez eux, une étendue d’herbe. Idéale pour planter la tente.

« Bonsoir, pouvons-nous nous installer ici ? Nous ne voulons pas vous déranger.
– Oui, bien sûr. Mais vous pouvez même poser votre tente sur la terrasse. C’est plus sûr et vous serez à l’abri du vent. »

C’est ainsi que nous faisons connaissance de Walter et sa famille. La gentillesse et générosité incarnées. Ils nous apportent même un café et un pain. Et pourtant, à ce moment-là, nous ne nous connaissons guère que de vue !

Le lendemain, nous sommes debout à 5h30. A 7h, le premier ferry de la journée quitte le quai de San Jorge et à 9h, nous débarquons sur l’île d’Omotepe, à Moyogalpa. Alors que nous commençons notre randonnée, le soleil est déjà brûlant,  mais fort heureusement nous marchons sous le couvert d’une dense végétation. Au milieu du volcan, le vert devient noir et le bleu devient gris. Les plantes deviennent pierres et le ciel devient nuage. La pente s’accentue d’un coup jusqu’à atteindre les 30-35°, nous ramenant aux âges préhistoriques où l’homme bougeait encore à quatre pattes… En moins d’une heure pourtant, nous avalons les derniers 800 m de dénivelé et atteignons le sommet. Nous ne voyons pas à 5m mais nous sommes bel et bien à 1600 m d’altitude !

La redescente est rapide et nous arrivons à temps pour prendre le dernier ferry de retour


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Le lendemain, après un dernier café/pain, nous faisons nos adieux à Walter et sa famille. Muchos gracias amigos !


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Nous reprenons nos vélos (que nous avions laissés chez Walter) et roulons jusqu’à Playa Gigante. Les derniers 15km sont de poussière et de pierres… Costa Rica et Nicaragua, même combat : le goudron n’atteint jamais les plages ! Mais une fois arrivés, grâce au réseau Warmshowers (merci John !), nous sommes hébergés gratuitement dans les dortoirs de l’hotel Camino del Gigante. Et cela tombe très bien car nous avons deux raisons de rester : soigner une vilaine infection que Léo s’est découvert quelques jours avant… et bien sûr, profiter de ce petit coin de paradis !


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Chaque matin, une fruteria ambulante nous apporte notre ration quotidienne de fruits. Bananes et ananas deviennent notre petit-déj traditionnel. A cette heure-ci, la plage et le Pacifique sont impassibles. Le tableau ne vit que par les vagues et les oiseaux. Les pélicans et sternes assurent le show du lever jusqu’au coucher du soleil. Des plongeons, en veux-tu, en voilà, la compétition ne souffre d’aucune interruption ! Et tous les styles sont permis… Notre préféré ? Sans aucune hésitation, celui du pélican !

Parmi tous les avions à plumes qui règnent sur les mers et océans, le pélican est indiscutablement le « bombardier ». Ses battements d’aile, à la fois lents et puissants, nous transportent dans un film de science-fiction, dans un monde d’un autre espace-temps. La mission commence par un vol en raz-motte, le pélican semble flotter dans l’air à quelques centimètres de la surface de l’eau. Quelques instants plus tard, sans doute ses yeux ont-ils repéré un mouvement car le voilà qui remonte en douceur, entame un large demi-tour et revient calmement au-dessus de la zone suspicieuse… Quand d’un coup, cette nonchalance apparente disparaît : sans aucune déclaration de guerre préalable, le pélican replie ses ailes et fonce sur l’invisible proie. L’impact est volcanique, l’océan entre en éruption. Et finalement, le voir relever le bec pour déglutir ne vient qu’en bonus : qu’il refasse surface avec ou sans poisson, c’est un spectacle dont nous ne nous lassons pas !


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Après une semaine dans cette atmosphère idyllique, Léo était guéri et nous en avions assez de la tranquillité du paradis. Il était temps de retrouver l’aventure des routes ! Nous nous rendons d’ailleurs vite compte que malgré leur proximité géographique, le Nicaragua et le Costa Rica diffèrent en bien des points : ici les fruits sont moins bons (les ananas sont blancs et beaucoup moins sucrés, les avocats n’ont ni saveur ni texture…), les paysages sont moins verdoyants, la faune est moins diversifiée, etc. Vous l’aurez compris, l’avantage est indubitablement au Costa Rica ! Rouler au Nicaragua ne relevait donc pas de l’extase mais le pays nous réservait tout de même quelques surprises…

Nous passons une demi-journée à nous balader dans Granada. Loin d’être un joyau architectural, cette ville coloniale est pourtant la plus agréable que nous ayons vue depuis nous roulons en Amérique Centrale. La grande place est très sympa, les maisons du centre-ville sont colorées, quasiment toutes construites autour d’une cour intérieure… Et son marché (au Sud de la grande place) recèle des merveilles ! L’idée était de goûter tout ce que nous ne connaissions pas, et finalement nous avons fait notre petit-déj (et même empiété sur le déjeuner) rien qu’en déambulant dans ses ruelles !


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Une petite anecdote à Managua, la capitale du Nicaragua : nous avons dormi dans un parc en construction sur les berges du lac, protégés par l’équipe de nuit d’une entreprise de sécurité privée. Après nous avoir envoyés vers la police touristique (« c’est interdit de camper ici »), ils n’ont pas dû être très contents de nous revoir débarquer, avec cette fois la bienveillance de cette même police ! Nous ne demandions qu’un endroit assez sûr pour fermer l’œil le temps d’une nuit, et nous nous sommes retrouvés sur le chemin de ronde d’une patrouille armée. Jamais nous ne nous étions endormis sous aussi bonne garde !

Merci ! Et sans rancune, admettez-le, nous ne vous avons pas vraiment dérangés 🙂


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A Managua, la réalisation marquant le 34ème anniversaire de la libération de Managua par les sandinistes, le 19 juillet 1979, marquant ainsi la fin de la guerre civile


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Après Managua, nous nous arrêtons à Léon, le temps d’admirer sa cathédrale (l’un des rares monuments du Nicaragua classé au patrimoine mondial de l’UNESCO), puis continuons notre route. Non pas vers la frontière Nicaragua/Honduras comme nous l’avons prévu, mais vers Potosi, d’où nous prendrons un bateau pour La Union au Salvador.


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Le dernier coup d’éclat de notre périple nicaraguayen eut lieu sur la plage de Jiquilillo. A quelque 40 km de Potosi, nous avons quitté la route goudronnée pour rejoindre la côte, pas loin de la réserve nationale de Padre Ramos. Nous voulions faire un dernier bain de nature, nous balader dans la mangrove et peut-être avoir la chance de voir oiseaux et crocodiles. L’idéal aurait même été de voir un oiseau atterrir (façon de parler) sous les dents d’un crocodile 😉 Mais nous n’avons rien vu de tel puisque que nous n’avons pas pu nous approcher de la mangrove. La location de kayaks était trop chère et personne n’était disponible pour nous emmener faire un tour son embarcation… Une déception minime puisque de ce fait, nous avons pu assister à une scène magnifique : la libération d’une centaine de bébés tortues par une association de protection !

Après quelques pas sur la plage en direction de la mer, nous les avons replacées dans une bassine pour les emmener derrière le mur de vagues. Elles ont alors été relâchées pour de bon et, pendant quelques instants, avant qu’elles ne se dispersent et partent au large, nous avons pu nager entourés de ces cent petites têtes de tortues !


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Le lendemain, après 13 jours passés au Nicaragua, nous étions dans un bateau fonçant plein gaz vers El Salvador !


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A suivre…

4 comments Ajouter un comentaire

  1. Un peu de star wars version pelican, un peu de Harun Tazieff dans les entrailles de la terre, un soupcon d’Ushuaia de Nicolas, beaucoup de j’irai dormir chez vous avec les habitants, du top Chef pour se mettre en apétit… c’est tout cela Ride The flavour.
    On ne se lasse pas de vous suivre (en ce en toute objectivité :)). On en a plein les yeux!


  2. chers voyageurs,la suite du récit ne s’est pas fait trop attendre,le plaisir est toujours aussi grand de voir que vous prenez beaucoup de plaisir à découvrir de façon originale tous ces paysages.
    Leo j’espère que tu es réellement bien guéri car il ne faut pas rigoler avec ça..
    bonne continuation sous les cieux salvadoriens !.


  3. Même les bébés tortues « pédalent » avec vous !!
    Quel bonheur de partager toutes ces belles ballades, et…..de nous faire saliver en décrivant vos agapes !!
    Chez nous il neige en montagne et il fait gris ds la vallée !
    Alors merci de nous ensoleiller…..


  4. Encore mieux que ma série préférée! J’attends avec impatience le prochain épisode…


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