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Rabat, le coup de coeur de notre aventure marocaine !

Août. 27th | 2 commentaires

Sur la route entre Meknès et Rabat se trouve Khémisset, le point de rupture de cette étape de 140km. Nous serpentons d’abord avec plaisir dans un paysage très vallonnée, qui nous amène subtilement jusqu’à Khémisset. Mais une fois la ville derrière nous, la route et ses abords perdent d’un coup tout attrait… Nous avalons les derniers 80km en 3h et arrivons à Rabat, la capitale du Maroc !


Ville de Rabat

La plage de Rabat

La ville se situe sur le bord de mer, ou plutôt le bord de l’océan, et offre donc une plage à ses habitants. Une plage qui est divisée en deux : une aménagée avec des stands publicitaires, des scènes, etc. et une autre au naturel. Les deux côtés sont aussi bondés l’un que l’autre mais diffèrent par leur accès à l’océan. Pour piquer une tête, on a le choix entre :

– un espace dédié à la baignade, surpeuplé comme une piscine un dimanche midi…
Рou une petite ouverture balay̩e par les vagues, permettant de passer la barri̬re de rochers qui longe cette partie de la plage.

C’est bien sûr la deuxième option qui nous a le moins déplu. Mais malgré les nombreux maîtres-nageurs, c’est à se demander combien de blessés il y a chaque année dans ce petit passage au milieu des rochers. Si l’on ne veut pas perdre un pied, il faut avancer à tâtons… ce qui est loin d’être évident quand on doit prendre en compte à la fois l’impact des vagues et la position des autres baigneurs !

Malgré l’émotion, une fois de retour sur le sable sec, notre attention s’en est vite retournée aux femmes… Et les bikinis n’étaient absolument pas en cause ; c’était plutôt l’absence de bikini qui nous déconcertait ! Sous les parasols comme dans les rues, quasiment toutes les femmes portaient le voile. Replacé dans son contexte, il n’y a rien d’étonnant, mais nos esprits européens ne pouvaient rester de marbre face à cette image !

Des traces historiques qui valent le coup d’œil

La kasbah (« ville fortifiée ») des Oudayas, avec ses petites ruelles aux murs bleus, rappelle agréablement la médina de Chefchaouen. A l’opposée de la porte d’entrée, on a devant nous une belle vue du fleuve de Bouregreg, qui donne la frontière entre Rabat et Salé.

La tour Hassan et le Mausolée Mohamed V (ou repose le roi Mohamed V et ses fils Moulay Abdellah et Hassan II).


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La Gendarmerie Royale assure notre sécurité

Nous avions pris la journée pour visiter une coopérative proche de Ain Aouda (les explications dans un prochain article), à 30 km de Rabat. Alors que nous quittons la coopérative, le chef de brigade fait savoir qu’il veut nous rencontrer et qu’il nous attend à l’entrée de la ville. Il veut s’assurer que nous trouverons un endroit sécurisé pour la nuit et nous demande ce que nous comptons faire…

– Nous pensons dormir à Ain Aouda.

– Mais où ? Il n’y a pas d’hôtel ici.

– Généralement, nous sonnons aux portes et faisons confiance à l’hospitalité marocaine…

Mauvaise réponse : c’est quelque chose qu’il ne conçoit pas, qu’il trouve même dangereux.

– Ici, c’est la campagne, vous n’êtes pas en sécurité. (nous nous gardons bien de lui dire que nous avons dormi dans des coins bien plus ruraux que ce village !) Soit vous posez la tente devant le poste de gendarmerie, soit vous rentrez à Rabat et prenez une chambre à l’hôtel.

Dormir sur un trottoir est assez loin de notre idéal, mais rentrer à Rabat en vélo signifierait rouler de nuit… Peu recommandable ! Finalement, le chef de brigade décide d’appeler un pick-up qui nous emmènera nous et nos vélos à Rabat.


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Mais ce n’est pas tout : pour s’assurer lui-même de la bonne conduite de l’opération, il nous suit jusqu’à ce que nous arrivions à bon port. Et lorsque nous le remercions pour sa prévenance, il nous répond tout simplement :

РVous ̻tes des invit̩s, votre s̩curit̩ est de notre responsabilit̩

Cette petite histoire illustre l’extrême attention des autorités à l’égard des touristes. Notre sécurité est primordiale ! Et pour cause, nous avons entendu dire que la loi est très dure avec qui s’en prend aux touristes. Par exemple, voler un touriste est puni bien plus sévèrement que voler un Marocain. Les autorités n’ont certainement pas envie de se retrouver mêlées à des affaires impliquant des touristes…

Les Roumains les plus accueillants du Maroc

Notre ami gendarme nous souhaite bon vent, persuadé que nous allons maintenant partir à la recherche d’un hôtel dans le centre-ville de Rabat. Ce n’est pourtant pas dans nos plans : nous quittons la route principale dès que l’occasion se présente et partons en quête d’une hospitalité désintéressée. C’est ainsi que nous rencontrons Ovidiu et Rodica, et leurs enfants Iasmina et Luca. La providence. Cette famille Roumaine nous accueille tout de suite comme si nous faisions partie de la famille.

Jour après jour, nous repoussons le départ et c’est finalement trois jours complets que nous passons en leur compagnie ! Trois jours pendant lesquels nous formons effectivement une grande famille. Nous parlons tous Français, les enfants vont même à l’école française de Rabat (« c’est une école qui se retrouve partout dans le monde. Idéale lorsque l’on prévoit de voyager : les enfants gardent leurs repères d’un pays à un autre »). La communication est naturelle et les repas s’animent spontanément de discussions passionnées. Leur point de vue sur le Maroc, détaché de toute appartenance culturelle, nous éclaire sur beaucoup d’aspects de la culture marocaine. Ils nous emmènent aussi visiter les jardins exotiques et le site historique de Chellah (ancienne nécropole musulmane, construite sur des ruines romaines).

Le minaret de la mosquée de Chellah


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Vous nous avez offert une stabilité que nous avions complètement perdue dans l’agitation de notre aventure marocaine. Nous avons trouvé en vous une vraie famille d’adoption. Merci infiniment !


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Une rencontre aussi fortuite que passionnante

Lorsque que nous parlons de notre projet autour de la souveraineté alimentaire à Ovidiu et Rodica, ils pensent tout de suite à nous présenter Mohamed et Irène. « Ils ont une ferme biologique », nous disent-ils. Ce n’est qu’au dernier moment que nous rencontrons Irène. Ses mots touchent juste, nous interpellent et nous convenons de passer la journée suivante avec elle, Mohamed et leurs enfants… Il s’agit de bien plus qu’une ferme biologique. Leur ferme est un pilier autour duquel gravite toute une philosophie de vie, une philosophie qui nous a fascinée et conquis, et dont nous vous parlerons très prochainement, notamment à travers un petit film.


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De Rabat à Tanger

Nous oublierons vite ces 250 km de Rabat à Tanger. Une nuit sur la terrasse d’un café. Une route et une autoroute côte à côte, la seconde sûrement construite pour cacher la misère des abords de la première. Des serres de bananiers. Une pizza à Larache. Assilah, une petite ville sur la carte qui s’avère saturée de touristes. Une nuit dans un garage. Le ferry à Tanger. Nous n’en retiendrons pas plus.

Tout simplement parce que, dans nos esprits, nous avons quitté le Maroc. Nous sommes déjà en Espagne. Va savoir pourquoi ! Mais peu importe si les trois derniers jours passent aux oubliettes… De Ceuta à Rabat, nous avons vécu trois semaines d’une richesse incroyable, et celles-là nous les garderons longtemps en mémoire !


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2 comments Ajouter un comentaire

  1. beau reportage et je lis avec grand intérêt vos impressions.bonne route en Espagne prélude à l’Amérique du sud!
    bises JP


  2. Oulala ! J’imagine la fatigue avec la chaleur
    Bravo aux pédaleurs et écrivains !
    Je suis je suis……..


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