Méli-mélo culturel n°2 : le Maroc
Mode de vie
– « Faire des salamalecs ». Définition : faire des salutations exagérées. Nous ne pouvions être mieux placés pour vérifier le bien-fondé de cette expression. Le verdict ? Le sens est tout à fait conforme à la réalité ! En portant la main à la poitrine, on se salue d’abord en disant « Salam Aleikoum – Aleikoum Salam »… puis viennent les « Labes? » (ça va – à la fois question et réponse), « Berer » (ça va), et « Abdullah » (très bien), qui s’enchaînent à une vitesse supersonique pendant 5 secondes minimum ! Essayez, vous verrez, c’est long 5 secondes… Alors, oui, l’expression est validée !
– Lorsque nous disions « merci », les Marocains nous répondaient la plupart du temps « c’est pas grave ». Assez perturbant au début puisque nous n’avions rien fait de mal, mais il semble que que cette tournure soit l’usage, le « de rien » marocain.
– le hamman que nous avons testé n’était pas de sa toute première jeunesse, et finalement tant mieux : nous étions au coeur de la tradition marocaine. Il y a deux pièces, la première moins chaude que la seconde. La chaleur reste douce, on transpire sans s’en rendre compte. Vient alors le spectacle… Un Marocain nous rejoint. Sa mission : nous nettoyer chacun notre tour de la tête aux pieds. Nous sommes allongés, il nous frotte, il nous tourne, frotte de nouveau… Au début, son gant (son grattoir à vaisselle oui!) brûle. Nous sommes sur une broche : nous tournons pour offrir chaque côté à la brûlure du gant. Puis on s’habitue et on se détend. Une fois toutes les pores récurés, notre gratteur devient masseur. Dans un mouvement bien trop expert pour que l’on puisse le décrire, il s’attaque à notre colonne vertébrale : plusieurs vertèbres craquent mais l’étirement nous fait gagner 5 cm !
Le prix de cette cure de jouvence à l’ancienne. 10 dirhams l’entrée + 30 dirhams de pourboire au gratteur/masseur.
– A chaque village son barbier. Nous avons tous les deux tenté l’expérience : jamais auparavant notre barbe n’avait été taillée avec une telle précision. Chirurgicale. Alors, bien sûr, il faut avoir le temps : comptez bien 20 minutes pour une taille de barbe ! Le prix est fixé par le client, grosso modo 30-40 dirhams pour la barbe, 50 dirhams pour la barbe et les cheveux.
– Les jeunes semblent s’habiller de plus en plus à l’occidentale, mais beaucoup d’hommes portent encore la djellaba (ils ont quand même des vêtements en dessous). On aurait bien essayé, mais pédaler serait devenu assez compliqué…
– Les télévisions marocaines captent gratuitement plus de 400 chaînes. Les chaînes nationales, mais aussi (et surtout) toute une pléthore provenant des autres pays arabes. Un sacré lien entre ces pays arabophones !
– Sur une table marocaine, vous ne trouverez ni fourchette ni de couteau. C’est en général le pain qui sert de couvert. Les doigts sont les seuls outils autorisés !
– A table, chacun a son verre de thé, de café ou de Coca selon l’heure, mais il y a toujours un verre en plus : le verre d’eau commun.
– Au Maroc, les ânes sont les bêtes à tout faire, dans les campagnes et même dans les villes (vous ne pouvez par exemple pas vous balader dans la médina de Fès sans en croiser un). Elles sont indispensables lorsqu’il s’agit de transporter de l’eau, la récolte du jour ou autre chose… mais aussi des gens ! A Moulay Idriss, une ville bâtie à flanc de colline et parcourue d’étroites ruelles, l’âne est un véritable taxi.
– Il y a au Maroc deux types de taxis : les « petits taxis » et les « grands taxis ». Les premiers sont cantonnés à l’enceinte de leur ville et possèdent un compteur. Quant aux seconds, de vieilles Mercedes (exclusivement !), ils s’occupent des trajets entre les villes. Ils sont censés faire la navette entre des points bien définis : il y a dans chaque ville des « stations » de grands taxis. Ils ne quittent d’ailleurs leur station qu’une fois complets (2 passagers devant, 4 derrière) : vous pouvez aussi demander à partir dès votre arrivée, mais vous devrez alors payer les places vides.
Religion
– Le calendrier musulman est un calendrier lunaire : c’est de l’observation de la lune qu’est déterminé le début et la fin du mois de Ramadan, et donc du jeûne. Et comme tous les pays ne voient pas la lune sous le même angle, chacun donne ses propres dates du Ramadan. Apparemment, cette « interprétation » reflète aussi les relations entre pays. Un exemple : nous avons entendu que le Maroc avait annoncé la fin du Ramadan une journée après l’Arabie Saoudite en partie pour affirmer son indépendance par rapport à la Mecque. Au Maroc, le Ramadan a donc commencé le 10 juillet et s’est terminé le 9 août.
– Rythme de de vie pendant le mois de Ramadan. les Musulmans jeûnent de l’aube au coucher du soleil. Ils festoient donc la nuit (entre l’heure du Maghrib, la prière qui lève le jeûne, et celle du Fajr, la prière qui annonce le début du jeûne), se lèvent tard et vivent au ralenti la journée pour tenir jusqu’à la nuit tombée. N’espérez pas trouver un petit boui-boui d’ouvert pendant une journée du Ramadan ! Il faudra vous rabattre sur les restaurants des quartiers touristiques.
– Le repas traditionnel du Ramadan : la harira (une soupe), des Å“ufs, du pain, du lait et des dattes.
– Au Maroc, lorsque l’on croise un cortège funéraire, en signe de respect, on s’arrête en signe jusqu’à ce qu’il soit passé.
Entourloupe
– Lors de votre séjour au Maroc, probablement dans une ville, vous serez abordé par un Marocain. Il engagera la conversation et quelques secondes plus tard, vous lui direz que vous cherchez un restaurant, telle ou telle place, tel ou tel monument, etc. Et si vous n’avez pas d’idée précise en tête, faîtes-lui confiance, il vous en trouvera une. Il vous proposera de vous y emmener… « Mais ne vous inquiétez-pas, je ne suis pas un guide ». Sous-entendu qu’il ne vous demandera pas d’argent. De la simple gentillesse, vous direz-vous. Confiant, vous le suivrez jusqu’à destination. C’est alors qu’il vous tiendra ce langage, déjouant toute barrière linguistique : « argent, money, flouze, dirham… »
Ecologie
– Les poubelles publiques ne courent pas les rues dans les villes Marocaines… et les quelques-unes qui émergent du bitume ne sont même pas utilisées à leur plein potentiel. Jeter ses bouteilles, ses emballages, ses cigarettes par terre est encore la norme.
Vélo
– Au Maroc, le cyclisme est quasiment inexistant, et nous n’avons croisé aucun autre cyclotouriste… Sans doute faut-il être un peu fou pour entreprendre 1000 km au Maroc en plein mois d’août.
Fourre-tout
– Sur les flancs des montagnes, les forêts sont souvent balafrées de haut en bas par une large bande sans arbre : ce sont en fait des coupe-feux, destinés à stopper l’avancée des incendies.
Heureusement votre journal est là , presque quotidien, pour nous divertir de notre actualité tellement morose, sérieuse et catastrophique.
Merci et à la prochaine.
Est ce que tous vos pores sont bien  » récurés  » et vos barbes rasées?
Merci pour ces leçons de vie !
À bientôt en Amérique latine ?
Marie
Très bientôt… décollage pour Buenos Aires le 18 septembre !
Merci de vos commentaires ! On vous suit…