Méli-mélo culturel n°1 : l’Espagne
Mode de vie
– Les Espagnols s’animent une fois la nuit tombée, une fois la fraîcheur installée. Dans le petit village de Portman, à 23h, les tout petits d’à peine 10 ans étaient encore en train de jouer dans le parc. En revanche, avant 9h du matin, il n’y a pas âme qui vive.
– De manière générale, les horaires sont uniformément décalés : la « comida » (le déjeuner) se prend autour de 15h. Les magasins ferment donc généralement entre 14h et 16h, parfois même entre 15h et 17h. La « cena » (le dîner) arrive quant à elle (lui) vers 23h.
– Vincent et Sylvie nous expliquaient que les Espagnols sont très maniaques lorsqu’il s’agit de leur salle à manger. Elle doit à tout prix rester d’une netteté irréprochable, prête à servir pour les grandes occasions. Lors d’une visite informelle, vous pourrez aller et venir à votre guise partout, sauf dans la salle à manger.
– Les tapas sont une institution extrêmement appréciable. Beaucoup de bars, surtout en Adalousie, servent une portion de tapas pour chaque boisson commandée. On peut donc se faire un repas arrosé pour le prix de l’arrosage.
– En Espagne, le fromage se déguste en apéritif.
– La tradition en Espagne est d’offrir des cadeaux aux enfants à l’Épiphanie, et non pas à Noël. Malheureusement, cette tradition est en train de petit à petit disparaître sous la pression commerciale de la société de consommation…
Organisation du pays
– Le pays est divisé en 17 communautés autonomes, elles-mêmes divisées en une ou plusieurs provinces. La province de Madrid constitue à elle seule la communauté autonome de Madrid. A l’opposé, l’Andalousie est divisée en 8 provinces.
La crise économique
Si nous vous en parlons, c’est que les Espagnols nous en parlent. Beaucoup.
– La crise en Espagne n’est pas seulement l’affaire des médias. Nous avons eu tout le loisir d’en mesurer l’ampleur : à presque chacune de nos rencontres, le sujet est mis sur le tapis. Une preuve évidente : beaucoup de nos hôtes n’avaient pas d’emploi. L’un d’entre eux s’en retournait même aux études (quelque chose comme un contrat professionnel).
– Ce n’est pas tout : l’immobilier en Espagne a l’air complètement chamboulé. Dans toutes les villes que nous traversons défilent des ribambelles d’écriteaux « Se vende » (ça se vend) ou « Se alquila » (ça se loue). Quelqu’un qui voudrait acheter une maison en Espagne aurait l’embarras du choix : il y a beaucoup plus d’offres que de demandes… Alors tout naturellement les prix sont très bas.
Écologie
– Eudald, notre premier hôte espagnol nous expliquait que le système de recyclage en Espagne n’était pas tout à fait au top. Il est apparemment facile de trier dans les villes, mais dès que l’on s’en éloigne, dans les campagnes, ça devient beaucoup plus compliqué : il n’y a que très peu de poubelles de tri et il faut souvent faire des km pour trouver celle qui convient. Toujours selon Eudald, seuls 10% des Espagnols trient vraiment leurs déchets.
– Un de nos hôtes, José, travaillait dans les énergies renouvelables et nous expliquait que l’Etat avait coupé les subventions et qu’il n’y avait donc actuellement aucune évolution dans ce domaine.
– Les compagnies privées qui s’occupent du réseau électrique espagnol (au nombre de quatre, elles se partagent le territoire) ne rachètent même plus l’électricité produite de manière renouvelable (en particulier éolienne et photovoltaïque) par les particuliers. Selon José, leur but est de garder la main mise sur l’électricité du pays, mais est-ce un problème externe à la crise ? N’est-ce pas par nécessité que ces compagnies refusent de perdre une once de leur marché ?
Architecture
– La mode espagnole ? Construire une maison puis la copier à l’identique sur des km2 jusqu’à obtenir un bloc convenable. La côte est entièrement construite sur ce schéma : une succession d’« urbanizaciones », comptant chacune des alignements de maisons jumelles.
Les influences étrangères
– On voit régulièrement des publicités pour des compagnies immobilières écrites en Russes. Apparemment, beaucoup de Russes viennent chercher en Espagne la chaleur qui leur manque chez eux. Ester nous expliquait que des voisins avaient reçu la visite de Russes qui leur proposaient d’acheter leur maison, alliant le geste à la parole en ouvrant une mallette pleine de cash.
– Des marchés chinois « Chino Market » se sont implantés dans chaque patelin que nous traversons. Nous en voyons quotidiennement. Un de nos hôtes fabriquait des chaussures à Elche, une ville dont la fabrication de chaussures est traditionnellement l’activité économique principale. Il nous expliquait que les Chinois s’étaient installés et vendaient maintenant des chaussures similaires, mais fabriquées en Chine et évidemment moins chères que celles fabriquées en Espagne. Ces chaussures chinoises sont de moins bonnes qualité, mais apparemment le prix est plus que jamais le facteur décisif.
Vélo
Le cyclisme pourrait être le 2ème sport national ! (après le foot évidemment)
– Nous croisons énoooormément de cyclistes, de tous âges et toujours équipés comme des professionnels.
– Sans exagération, il y a en Espagne autant de magasins de vélo que de boulangeries en France.
Fourre-tout
– Régulièrement, on voit des panneaux « Precaución, tramo de concentración de accidentes » (« Attention, tronçon à forte concentration d’accidents »). Un avertissement qui raisonne comme un « Attention, vous allez mourir ». Excellent pour se mettre en confiance.
– Les Espagnoles semblent avoir beaucoup moins de complexes que les Françaises à se mettre seins nus à la plage…
Super intéressant votre compte rendu, autant de magasins de vélo que de boulangeries en France! Ouach…..
Bonne suite pour votre voyage