Ride The Flavour (fr)

Les Alpes autrichiennes, entre lacs ensoleillés et cols orageux

Août. 31st | 1 commentaire

Le dimanche 17 août, après un dernier saut dans les eaux du lac, nous avons quitté Bled. Nous avons traversé Jecenice, puis avons découvert une piste cyclable le long de la route principale ; elle nous guida à travers champs avec une telle maestria que le vrombissement des voitures ne devint bientôt plus qu’un souvenir. Seul les torrents que nous traversions brisaient parfois la quiétude de la balade. Les gaz d’échappement, presque indétectables sur les routes européennes, brillaient cette fois-ci par leur absence. L’air était si pur que chaque effluve prenait la force d’un parfum. Et parmi ces parfums, il y avait le pin. Le plus enivrant de tous. Celui qui venait inonder nos narines et balayer nos neurones dès que nous dépassions un stock de bois… A quelques centaines de mètre de la route principale, nous nagions pourtant dans une campagne souveraine.

La piste cyclable, très calme en sortie de Jecenice, devient peu à peu en un réelle autoroute cyclable à l’approche de Kranjska Gora. Le village semblait être le point de convergence de tous les adeptes de vélo des alentours. Beaucoup de familles en balade… mais aussi des cyclistes de l’extrême, venus profiter des pistes de skis converties en pistes de descente VTT.

Nous avons traversé la ville et, quelques km plus loin, avons bifurqué à droite vers notre dernière côte slovène.

Du 18% sur 3km : courte mais violente !


dsc_6296

Nous avons plusieurs fois dû descendre de vélo et pousser, mais la pente a abandonné avant nous : nous sommes arrivés au sommet… et nous sommes passés en Autriche !


dsc03934

18% en montée d’un côté… et 18% en descente de l’autre !


dsc_6311

Notre 1er stop en Autriche fut le Faaker See (le lac Faaker). Terminer une journée et commencer la suivante par un plongeon nous avait tellement plu au lac de Bled que nous étions décidés à camper devant chaque lac qui avait le bonheur d’être sur notre chemin. Mais quelle ne fut pas notre surprise de voir que les berges du lac Faaker sont 99,9% privées ! Seule une ouverture de 5m juste au bord de la route permettait de se baigner sans mettre la main au portefeuille ! Evidemment, c’est là que nous nous sommes baignés.

Le soir, nous sonnons chez Hans et Maria. Ils acceptent immédiatement que nous branchions nos batteries chez eux, et même que nous campions dans leur jardin. Quelle chance ! Dans les villes et lieux touristiques, c’est en général assez rare de tomber du premier coup sur un tel accueil ! Avant d’aller se coucher, Hans vient nous voir, il nous sert deux verres de vin blanc, puis relève la tête : « Demain, petit-dej ? »

Mais le lendemain matin, ce n’était pas un petit-dej qui nous attendait, c’était un vrai banquet ! Café, pain, jambons, saucissons, fromages, yaourts… « Chez nous, on mange bien le matin », nous dit Maria. Sans blague ?!

Avant de reprendre la route, Hans et Maria nous ont prêté le pass d’accès à leur plage privée. La journée pouvait difficilement mieux commencer !


dsc_6323

Merci à tous les deux ! Vielen Dank nochmal, für Ihre Gastfreundschaft !


dsc03938

Notre 2ème stop fut le Millstätter See. Même combat : le tour du lac est entièrement privé, sauf à un endroit. Un parc publique vient effleurer les eaux, mais la baignade est évidemment interdite… Heureusement, elle est tolérée !


dsc_6335

Camper dans le parc n’est pas non plus autorisé. Et nous n’avons entendu personne dire que c’était toléré… Heureusement, il y a une cachette !


dsc_6342


dsc_6355

C’est ainsi que s’est achevé notre marathon des lacs. Nous sommes ensuite entrés dans le royaume montagneux des Alpes. La Großglockner Hochalpenstraße nous a amenés jusqu’au col le plus haut d’Autriche : le Hochtor (2504 m). Mais si dans l’histoire nous avons gagné en hauteur, nous avons aussi largement perdu en ensoleillement…

L’ascension n’avait pourtant pas trop mal commencé ; il faisait gris, mais nous pouvions encore traverser la vallée des yeux.


dsc_6373

Malheureusement le temps s’est légèrement dégradé, et lorsque nous sommes arrivés au sommet, nous ne voyions plus à 10m !


dsc03940

De 2500 m d’altitude, nous avons descendu jusqu’à 800 m sans jamais sortir du nuage dans lequel nous nous étions fourrés. Lorsque nous sommes arrivés à Fusch an der Glocknerstraße, autant vous dire que nous n’étions pas bien secs ! Les maisons à Fusch an der Glocknerstraße se comptent sur les doigts d’une main mais, plutôt que de continuer encore plusieurs km sous la flotte vers le prochain village, nous avons essayé de trouver un abris dans les environs. Nous avons demandé au restaurant. Non. Nous avons demandé au magasin de souvenirs. Non. Nous avons demandé à une maison. Non. Puis à une autre. Non. Et à encore une autre. Non. A ce stade, nous avions épuisé toutes les cartes humaines du hameau. Quand soudain, une idée ! Il y avait une chapelle au milieu d’un pré, peut-être n’était-elle pas fermée ? Bingo, la porte était ouverte. Nous étions sur un terrain privé, mais l’église est avant tout la maison de Dieu, n’est-ce pas ? Et Dieu serait sûrement heureux d’abriter deux jeunes trempés jusqu’aux os à qui les hommes n’ont pas souri cette fois-ci !


dsc_6378

Le lendemain matin, le soleil était presque revenu. En tout cas, il ne pleuvait plus. Mais lorsque nous sommes sortis de la chapelle, un homme nous a chargés. Et il n’était pas content du tout. Attitude compréhensible : nous étions chez lui et il n’était pas au courant (nous n’avions pas pu lui demander la permission la veille puisqu’il n’était pas chez lui). Nous avions tout nettoyé derrière nous, il ne se serait rendu compte de rien s’il ne nous avait pas vu, mais malheureusement notre Allemand maladroit ne nous donnait guère la possibilité de nous justifier. Nous sommes donc partis sous une flopée de reproches. Un sacré sermon !

Après cet épisode, nous avons continué tranquillement notre route en suivant les vallées alpines, jusqu’à ce que nous sortions des montagnes… et entrions en Allemagne !

Bruck an der Glocknerstraße – Mittersill – Kitzbühel  – St. Johann in Tirol – Kössen

Mais l’Autriche ne voulait pas que nous la quittions sur cette nuit si froide qu’aucun Homme n’était prêt à partager son feu. Elle a même mis le paquet pour que nous repartions avec l’image d’une hospitalité on ne peut plus chaleureuse !

En particulier, merci infiniment à Alfons et Greta de Kitzbühel,


dsc03949

Et à Christian de St. Johann in Tirol ! Danke schön !


dsc03953

A suivre…
(Quelques autres photos sont dans l’album Slovénie&Autriche)

1 comment Ajouter un comentaire

  1. eh oui peuchères mouillés et sans maison !
    heureusement qu’il y a des gens accueillant ! et pour la maison de Dieu vous avez fort bien fait… mais les voies du seigneur sont impénétrables !!
    en tous cas que de beaux lacs !
    bises à vous deux et à bientôt de vous lire
    amarie


Ajouter un commentaire





reset all fields