5ème jour – 105 km
Mercredi 24 Avril 2013. De Fourques sur Garonne à Moissac.
Dans un parfait accord, le soleil et les oiseaux décident de sortir Fourques sur Garonne de sa torpeur.  Alors que les premiers rayons s’activent à percer la toile protectrice de notre tente, le gazouillis des oiseaux se fait entendre et commence à titiller nos tympans endormis.  La conscience reprend peu à peu l’ascendant sur l’inconscient et, lorsque nos yeux s’ouvrent enfin, nous nous demandons qui de ces deux gredins, du soleil ou de l’oiseau, est à l’origine de notre réveil.
Nous plions bagage et, comme convenu la veille, nous allons sonner à la maison de Joseph et Marie pour prendre le petit-déjeuner avec eux. Bonjour Joseph, bonjour Marie ! (Mattéo aussi est réveillé mais reste concentré sur les dessins animés de Gulli) Nous rentrons et sommes encore une fois surpris (et touchés) par leur générosité…
« Je vous sert du café ? Et il y a aussi des croissants, c’est pour vous. »
Du café, des croissants et la compagnie de personnes si gentilles… Il n’existe pas de meilleur petit-déjeuner. De l’énergie pour le corps… mais surtout pour l’esprit !
Vient le moment du départ. Nous sommes sur le point de partir quand Léo se rend compte qu’une branche de son porte-bagage est cassée, et l’autre prête à rompre. Nous ne pouvons pas fermer les yeux là -dessus : au moindre choc, le porte-bagage s’effondrerait sur la roue arrière qui ne pourrait tout bonnement plus rouler. Joseph a heureusement plus d’un tour dans son garage et revient avec de quoi rafistoler le porte-bagage. Nous insérons des tiges métalliques dans les branches (creuses) qui avaient cassé et le tour est joué !
Nous pouvons alors reprendre notre chemin le long du canal, mais pas sans avoir pris une photo de notre sauveur !
Nous espérons que cette photo vous fera plaisir, merci Joseph !
Nous restons encore un moment la tête dans les nuages, comblés par une telle rencontre. Puis, tandis que le soleil s’élève vers son zénith, nous redescendons doucement sur les bords du canal. Nous retrouvons la même atmosphère que la veille, paisible et harmonieuse, que seules les écluses se permettent de troubler.
Les écluses… et nous !
Sans même regarder les panneaux kilométriques, nous sentons que nous approchons d’Agen. La campagne aux alentours perd de sa profondeur, peu à peu les bords du canal s’industrialisent, nous croisons de plus en plus de monde… La canal passe au-dessus de la Garonne (oui, « au-dessus », ce n’est pas une faute. Un pont contenant le canal passe au dessus de la Garonne !) et nous arrivons à Agen. Nous entrons dans la ville pour acheter de quoi déjeuner. Après plus d’un jour à rouler dans la quiétude du canal, nous retrouvons voitures et camions… La sensation est bizarre. C’est comme si nous n’appartenions plus à ce monde. Même les rues piétonnes nous semblent agitées. Nous nous sentons étrangers. Cette vie normale n’est pas la nôtre. La nôtre est une vie de nomade. Nous traversons la ville comme si nous la survolions. Peut-être est-ce cela voyager ? S’affranchir des habitudes pour découvrir le monde avec son propre regard, avec le recul qui s’échappe lorsque l’on est embringué dans le tourbillon de sa vie ?
Nous achetons à manger et repartons illico pour retrouver le canal. Bref, nous sommes passés à Agen !
Après notre pause déjeuner, nous remontons en selle et roulons direction Boudou. Joseph et Marie nous en avaient parlé la veille :
« Vous verrez, il faut grimper, mais il y a un très beau point de vue en haut ! »
Pour préserver notre batterie en prévision de la côte à venir, nous faisons les 20 km précédant Boudou sans assistance. L’un derrière l’autre, nous nous relayons pour affronter le vent de face qui nous oppresse depuis la fin de matinée. Finalement le panneau « Boudou » apparaît… nous quittons le canal, allumons l’assistance et commençons l’ascension. Et nous ne sommes pas déçus, ni par la côte (costaude !) ni par l’assistance (qui a tenu bon !). La vue n’est pas exceptionnelle (le paysage manque de relief) mais qu’importe, nous avons vaincu notre première vraie grande côte, on est fier, alors on mitraille !
La descente est éclair, et en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire nous retrouvons notre cher canal. Nous dépassons Moissac vers 20h et avisons une maison en contrebas du canal. Nous rencontrons ainsi Patricia, sa fille Célia et son fils Aurélien. Alors qu’elle nous montre où brancher les batteries, Patricia nous propose un marché :
« Vous pouvez aussi monter la tente dans le jardin, mais à une condition… Vous aimez les oeufs ?
– Euh oui…
– Alors ce soir, vous me prenez deux oeufs chacun. Cette semaine, une cliente en a acheté moins que d’habitude, alors j’en ai plein le frigo ! »
Autant vous dire que nous n’avons pas eu trop de mal à accepter !  A peine avons-nous fini d’installer la tente que les chat se lancent dans une partie de cache-cache entre les toiles… Aaaah, pourvu qu’ils ne sortent pas les griffes ! Nous essayons vainement de les chasser quand Patricia arrive avec son balai, l’arme ultime qui les fait tous décamper. Nous rentrons avec elle et nous asseyons à table avec toute la famille. Au menu pour nous : oeufs au plat ! Claudio, le frère de Patricia nous rejoint plus tard et nous finissons la soirée à discuter l’avenir du monde, à parler des échanges culturels, du système agricole actuel…
Pour la troisième fois depuis le début de notre vadrouille, nous sommes accueillis à bras ouverts. Nous n’avons cette fois-ci pas pris de photo (à qui la faute ?!) et n’avons donc que nos mots pour vous remercier… Vous nous avez accueillis avec une simplicité et un naturel qui valent toutes les démesures. Merci, tout simplement.
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Illustrations et textes se professionnalisent chaque fois davantage, vous allez être fin prêts!
les clins d’oeil sotnt excellents, il y a du talent dans tout cela !
attention sur le site soutenir ce programme est coupé.
Et bé , si votre tour du monde est aussi attractif nous allons tous passer de super moments en restant chez nous . Et je pense que ce sera encore plus !!!!! Alors merci de partager avec nous tous .
Pruneau d’Agen ça vous va bien !!!
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(super les photos !!)
Bonjour, lors de votre passage à Fourques sur Garonne, vous avez fait une rencontre « divine », celle de Joseph et Marie…Je suis un de leurs fils, plus humblement connu sous le nom du « Messie » !!! Nous vous souhaitons bonne route, que l’esprit du bord du canal soit avec vous !
A bientôt Joseph, Marie et leurs disciples !