« Cela dit et cela fait, il nous restait toujours quelques euros endormis n’attendant qu’à être réveillés. C’est pourquoi, nous recherchons maintenant des projets allant dans le sens d’une agriculture durable et nécessitant un petit coup de pouce pour voir le jour ou se développer. »

Le 27 novembre 2014, date de notre dernière (désormais avant-derrière) newsletter, c’est effectivement à ce stade que nous en étions : quelques semaines après notre retour en France, nous avions compensé les émissions carbone liées à nos trajets en avion (à travers un projet de diffusion de foyers de cuissons améliorés au Cambodge, mené par le GERES). Mais il nous restait toujours une bonne moitié des 20% que nous avions conservés de vos dons, il nous restait 1100 euros, et nous recherchions de vertueux bénéficiaires…

Notre enquête en ligne ne nous a pas conduits à la perle rare que nous aurions aimé soutenir. S’investir dans la création et animation d’un site internet n’est bien évidemment pas la priorité numéro 1 des plus petites associations, et nous ne tombions que sur de grandes ONG solidaires, très connues et riches d’un portefeuille déjà bien fourni.

Mais en parallèle, Damien avait contacté un ancien collègue et désormais ami, Olivier, qui est depuis très longtemps engagé dans le développement et la promotion de l’agroécologie, de la biodynamie et, plus généralement, d’une agriculture respectueuse de l’environnement. Il nous a mis en contact avec Marie, membre de l’association Terre et Humanisme (créée en 1999 à l’initiative de Pierre Rabhi), et Marie nous a parlé de Souleymane et Béo Nééré…

Souleymane est le président de Béo Nééré (qui veut dire « Avenir Meilleur » in Mooré), une petite organisation de producteurs (OP), constituée de « paysans animateurs » qui veulent promouvoir l’agroécologie au Burkina Faso. Avec le soutien de Terre et Humanisme (Marie est allée plusieurs fois sur place), ils interviennent dans les zones de Ouahigouya, de Kaya, de Koupela, et sur un projet de maraîchage péri-urbain autour de Ouagadougou, la capitale. Vous pouvez découvrir quelques photos de Béo Nééré par ce lien !

Marie et Souleymane nous ont alors proposé de financer la construction de 3 puits afin de sécuriser l’accès à l’eau de 3 jardins agroécologiques :

– 1 puit pour le jardin d’expérimentation de Ouahigouya en cours de démarrage
– 1 puit pour le jardin d’expérimentation de Kaya qui va être démarré prochainement  (2ème trimestre 2015)
– 1 deuxième puit pour les jardins maraîchers de Ouagadougou, le premier puit n’étant pas suffisant pour couvrir l’ensemble des besoins

Dans le contexte que Marie nous avait présenté, un tel projet semblait essentiel. Nous lui avons fait confiance, nous avons fait confiance à Souleymane, et nous leur avons envoyé la somme passive qui somnolait encore dans notre compte en banque… Quelques mois plus tard, elle s’était réveillée et transformée : voici les photos que nous recevions du Burkina Faso !

L’assocation Ride the Flavour a vécu en vecteur de solidarité pendant deux années : d’abord, avant que nous ne partions en vadrouille, elle a récolté ces mêmes dons sans lesquels nous ne serions pas partis en vadrouille. Ensuite, pendant le voyage, elle a aidé une ferme biologique au Maroc, puis une autre autre en Inde. A notre retour en France, elle a mesuré ses liens avec la planète et tous ses habitants, et a compensé l’impact carbone du voyage en soutenant un projet à la fois environnemental et social au Cambodge. Et enfin, 6 mois plus tard, elle est repartie pour une dernière aventure : la construction de trois puits en Burkina Faso pour aider une petite organisation de producteurs.

Aujourd’hui, elle se sent accomplie. Elle nous a dit se plaire au Burkina et vouloir y passer ses vieux jours, alors nous lui avons merci, et à travers elle, nous avons dit merci à tous ceux qui ont contribué à sa création. Nous lui avons dit adieu mais elle restera en nous jusqu’à nos propres vieux jours. Merci !

Léo et Damien

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PS : Damien a aussi eu des nouvelles de la ruche qu’il avait commencé à construire en Inde (cf l’article une semaine de WWOOFing à la ferme DevBala) : elle est enfin sur pied et les abeilles sont heureuses !