Ride The Flavour (fr)

Nos 400 derniers kilomètres en Argentine

Déc. 16th | 7 commentaires

Nous revoici donc sur les routes argentines ! Ou plutôt devrions-nous dire UNE route argentine, la ruta 9, que nous allons suivre sur 150 km jusqu’à Purmamarca et sa fameuse montagne aux 7 couleurs…

Salta – La Caldera – El Carmen – San Salvador de Jujuy

San Salvador de Jujuy, capitale de la province de Jujuy… et dernier îlot urbain avant une percée de 1000 km dans les régions les plus reculées de l’Argentine, du Chili et de la Bolivie. Dernière connexion à internet, dernier retrait d’argent, et surtout dernières courses. Nous devons emporter assez de nourriture pour tenir 2 semaines. Nous pensons trouver de quoi manger et boire au fur et à mesure jusqu’à la frontière Bolivienne, 400 km plus loin. Puis commencera la route des lagunes, traversant le Sud Lipez de la Bolivie… Et disparaîtra alors tout point de ravitaillement substantiel pour les 300 km suivant. Du moins, c’est ce que nous pensons. 300 km que nous devrions parcourir en une dizaine de jours. Nous emportons donc pour 2 semaines de vivre pour parer à d’éventuels ralentissements :

– 3kg de flocons d’avoine
– 4kg de riz
– 3kg de pates
– 1kg de polenta
– 10 boites de thon (2,5 kg)
– 2L de sauce tomate
– 2kg de biscuits secs
– 1 kg de fruits secs
– 800g de lait en poudre
– sirop en poudre
– soupe en poudre
– bouillons cubes
(+ 2 litres d’essences pour cuisiner le tout) 

Tadaaa ! D’un coup, nos vélos pèsent chacun 10kg de plus… et atteignent les 60kg, c’est un nouveau record ! (et le bilan risque de s’alourdir lorsque que nous devrons remplir toutes nos bouteilles d’eau sur la route de lagunes…)



Nous quittons la ruta 9 et déboulons le vent dans le dos sur la ruta 52. Coup de frein, le virage nous amène face au vent et la pente s’accentue. Mais pas de panique, nous avons un chien-balai, qui nous a pris en sympathie et nous guide jusqu’à Purmamarca. Un chien se dit « perro » en Espagnol. C’est une fille ; « perra » donc. Qu’il en soit ainsi, nous t’appellerons Pera, « pêche ».



Les qualificatifs que l’on avait employés pour nous décrire Purmamarca oscillaient entre « super lindo » (super joli) et « hermosisimo » (immensément beau). Du coup, nous étions plutôt déçus à notre arrivée devant cette fameuse montagne aux 7 couleurs…

Pas de quoi en faire tout en fromage…



Mais qu’importe la déception, Pera était là ! 



Avant de repartir, nous achetons des feuilles de coca. Parait-il qu’elles atténuent les effets du mal de l’altitude… Car oui, nous entamons maintenant la grande montée qui nous amènera jusqu’à 4170m d’altitude ! Pera nous a d’ailleurs faussé compagnie… Elle a dû sentir que cette ascension ne serait pas une mince affaire : Purmamarca n’est qu’à 2200m, c’est donc un petit 2000m de dénivelé positif qui nous attend !

3h et 15km plus tard (nous vous laissons calculer la vitesse moyenne…), nous arrivons à Puerta de Lipan. Sur les genoux. Et nous nous voyons éconduits comme des malpropres (alors que notre dernière douche ne remonte qu’à 3 jours !) par la seule habitante du village… Heureusement qu’il y a l’école ! Elle est fermée à double tour mais, après quelques acrobaties, un petit interstice entre la porte principale et le toit nous donne accès à de l’eau froide pour cuisiner… et de l’eau chaude pour se doucher !

Vue exhaustive de Puerta de Lipan, sur la droite de la photo



Le lendemain, nous avons vécu la journée la plus dure que nous ayons eu jusqu’alors. Puerta de Lipan est à peu près à 2800m d’altitude… et après 7h de montée, pour seulement 20km, nous arrivons à 4170m. Épuisés. Sur la fin, nous nous arrêtions presque tous les km. Mais nous avons roulé sous un soleil magnifique, les nuages fuyaient au fur et à mesure de notre progression. Quelques rafales venaient même nous pousser de temps à autre. Les conditions idéales. Et que dire du paysage ! Superbe ! Chaque pause était un délice.

Costaud quand même !



Ceci étant dit, l’arrivée au sommet est tout de même un sacré soulagement. La vue n’y est pas la plus belle mais la fin de la lutte est un cul-sec de Fernet pur (l’alcool italien incontournable en Argentine) : ivres, nous sommes ivres de joie !





Et voici notre auto-interview. Propos recueillis 30s après notre arrivée au sommet !

La redescente est magnifique et nous amène sur notre premier salar (désert de sel), « Las Salinas Grandes ». Le vent nous propulse et, malgré la fatigue, nous parcourons encore 40km après le sommet et atteignons Tres Posos. 5 minutes après notre arrivée au village, nous avons déjà commandé notre dîner. Et une heure plus tard, nous nous endormons à l’abri du vent, dans un garage taillé sur mesure pour notre tente. What a day chers amis, what a day !



Nous roulons la journée suivante sur une route en dent de scie. Citation de Léo : « C’est comme si on voyait en HD ! » L’air est pur et, effectivement, le paysage nous apparaît d’une netteté surnaturelle. Magnifique.

Les lamas, maîtres incontestés de ces hautes sphères, relèvent la tête et observent les originaux qui osent perturber leur insatiable quête de nourriture.



Nous arrivons alors à Sousques et décidons d’y prendre une journée de repos. Quelques km après notre départ de Salta, Léo a ressenti une nouvelle douleur au tendon d’Achille, et cette douleur s’est accentuée au fil des kilomètres. Espérons que cette pause suffira à la faire disparaître…

Il n’en fut rien. Lorsque nous quittons Sousques, le tendon d’Achille de Léo est toujours aussi douloureux. Deux jours plus tard, nous arrivons à Paso de Jama, le poste frontière entre l’Argentine et le Chili ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, une station service ultra moderne émerge de ce petit village baignant dans le sable. Et comble de la surprise : la station service dispose d’une borne wifi. Léo découvre alors que sa douleur au tendon d’Achille est certainement due à une tendinite. Traitement préconisé : du repos… Ce qui n’est pas exactement du meilleur timing puisque nous nous apprêtons à attaquer la routes des lagunes. Mais il y a bien quelque chose qui pourrait aider : aller de Paso de Jama à la frontière bolivienne en stop.

Le lendemain, nous décidons donc de nous séparer : Léo trouve un camion qui accepte de l’emmener jusqu’à la frontière Bolivienne, et Damien continue la route à vélo. 2 jours de repos pour Léo, 2 jours marqués par un col à 4830m pour Damien.

Nous passons tous les deux la frontière bolivienne et nous retrouvons au premier refuge de la route des lagunes. Les retrouvailles sont heureuses. Le tendon d’Achille de Léo semble refait à neuf et une bonne nuit de sommeil chassera toute fatigue du corps de Damien…

Demain, nous repartirons côte à côte pour affronter et admirer la route des lagunes !



7 comments Ajouter un comentaire

  1. Toujours aussi bien écrit ! Cet épisode comme tous les autres est captivant , merci de nous faire partager toutes ces belles émotions et ces belles photos . Bisous a tous les deux


  2. bravo les jeunes et que de belles images vous nous envoyer de ce coin lointain du monde qui me rappellent de belles vacances…J’espère que la semaine de repos à La Paz se passe bien et que le tendon délicat de Leo se remet de ses efforts énormes.Je pense bien à vous JP


  3. Ma quel courage ! Oui il faut bien que le tendon …..de Léo ou d’Achille ? Je ne sais plus ! Oui, faut qu’il soit au repos pour récupérer….pas trop de marche à pieds !!
    Pensons bien à vous et à vos exploits, hasta luego ( et merci pour les nouvelles )
    Gros bisous à tous les deux
    Marie


  4. On espère que Léo a pu reprendre le vélo pour affronter les futures aventures et que vous allez bien.

    On partage toujours avec autant de plaisir vos découvertes et parfois on aimerait presque être avec vous. Mais cela restera un rêve …

    On vous souhaite bonne continuation sur les routes qui semblent assez sauvage mais belles.

    On vous fait de gros bisous et à bientôt.


  5. L’argentine et la Bolivie vus par nos ecrivains, photographes globe riders est un délice d’images et d’aventures. Une collection de wallpaper qui nous laisse bien dans l’embarras: comment choisir lequel afficher sur notre PC favoris?
    C’est Trop beau ! On ne s’en lasse pas et on en redemande! Vivement le prochain post!


  6. La vidéo sur l’Argentine et la Bolivie est superbe. On si croirait : nous y sommes allés c’est été pour faire de l’alpinisme et avons aussi traversé le salar d’Uyuni mais en voiture (le dépaysement est total, c’est sublime) et fait la descente en VTT de la route de la mort surtout impressionnante en voiture ou bus.

    Félicitations et je vous souhaite beaucoup de belles découvertes et de bonnes rencontres.


  7. Super voyages, ca donne envie de partir ! On s’y croirait. Tout le monde s’accorde a dire que la Bolivie est un voyage a faire.
    Bonne continuation


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