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Les 1000 km d’Oropesa del Mar à Malaga

Juil. 31st | 3 commentaires

Samedi 13 juillet. Nous faisons nos adieux à Joan, G’ualberto et G’ilma et à la fabuleuse oasis qu’ils ont créée sur notre route. Nous remontons lentement la rue fantôme qui fut notre refuge. Nous nous éloignons, et pourtant… impossible de décoller de ce petit nuage sur lequel nous avons atterri de la veille. Cet état de sérénité nous suit jusqu’aux portes de la ville. La nationale N-340 nous fait face. Immédiatement, nos pieds retrouvent le chemin des pédales. La portion est dangereuse, il n’y a aucun espace au bord de la route, les voitures nous frôlent… La route asphaltée n’aura pas mis longtemps à nous retrouver. Les kilomètres défilent. L’aventure espagnole est relancée !

Des escargots d’Oropesa à la paëlla de Valence

Nous quittons la nationale pour une petite route côtière qui nous amène à Benicàssim. Une piste cyclable nous emmène ensuite jusqu’à Castello.

CastelloSapuntValencia

Autant vous le dire tout de suite : parmi toutes les villes que nous avons traversées le long de la côte, Valencia est celle que nous avons préférée ! Le centre-ville est superbe, à la fois confidentiel par ses étroites ruelles et ostentatoire par ses immenses places. A midi, nous y dégustons une paella Valenciana au resto El Rall. Ils nous ont même laissés entrer en cuisine pour observer et apprendre la préparation de cette spécialité !



En repartant, nous passons devant un immense complexe à l’architecture complètement futuriste : la Ciudad de las Artes y las Ciencias, la cité des arts et des sciences. Elle contient un cinéma IMAX, le musée des sciences, le plus grand aquarium d’Europe et le palais des arts. Et vu la profusion d’affiches publicitaires, ça doit être quelque chose : nous l’attendions depuis 100 km et elle s’est rappelée à nous pendant les 100 km suivants ! Mais nous ne pouvons pas vous en dire plus, la route nous a happés avant de pouvoir esquisser le moindre geste vers l’entrée des bâtiments.



L’échappée dans les montagnes espagnoles

ValenciaCulleraGandiaDaimusOliva – (nous quittons alors le littoral pour bifurquer vers l’intérieur des terres) – PegoSagra.

C’est à Sagra que nous nous nous arrêtons pour déjeuner. Nous retrouvons dans ce village de campagne l’esprit des villages français. Sagra est construite autour d’une place centrale, d’où jailli une source. L’endroit est parfait pour une pause, à l’ombre des arbres, les pieds aux frais dans le bassin cristallin. Nous sommes heureux d’avoir quitté le tourisme du littoral pour retrouver la quiétude de la montagne…

Car oui, nous arrivons dans les montagnes qui bordent le littoral. Le « Coll de Rates » se dresse devant nous. Une immense épreuve pour Elise. Elle arrive au sommet à bout de force et n’a que le temps de mettre pied à terre avant de se jeter sur les abricots secs !



Nous redescendons ensuite vers Callosa d’en Sarria. « Redescendons » ? Le raccourci est en fait un peu rapide… La montagne joue avec nous sur encore 5 bons kilomètres avant que nous puissions enfin lâcher les pédales dans la pente vers Callosa. Elise ne sera pas forcément d’accord avec nous, mais quelle magnifique journée ! Du début à la fin, la route aura été superbe, sans trafic et ponctuée d’une pause exquise autour d’une source. Et nous pouvons rajouter sans hésitation qu’elle s’est terminée en beauté…

A la sortie du village, nous sommes accueillis par Joaquin et Angeles, et leurs enfants, David et Vanessa, dans une maison que l’on pourrait croire pensée pour accueillir des voyageurs : un jardin pour poser la tente, une douche extérieure pour se décrasser, une piscine pour se détendre les muscles, une cuisine extérieure et une terrasse pour un dîner convivial, et pour finir un must : des toilettes extérieurs… Parlons sans détour ; lorsque l’on est hébergé chez quelqu’un, on ne prend pas le premier arbuste qui vient pour se soulager. Il faut donc demander à utiliser les toilettes… Assez problématique le matin lorsque la maisonnée dort encore 😉

Mais autant que le cadre de l’accueil, la gentillesse de cette famille aura été le meilleur remède pour guérir de notre fatigue physique. L’inconvénient ? Lorsque nous repartons le lendemain, nos attentes quant à l’hospitalité espagnole ont atteint des hauteurs stratosphériques !





Les côtes de la veille ont été si vite oubliées que nous décidons de faire un détour par Castell de Guadalest, un château qui apparemment « vaut le coup d’œil ». Il surplombe un lac, mais c’est bien le seul mérite que nous lui concédons…



Jusqu’à Cartagena : les rencontres qui donnent du sens aux km

Castell de GuadalestBenidormLa Vila JoiosaEl CampelloAlicanteSanta Pola Р(Travers̩e du parc national de Santa Paula : sous le soleil couchant, des flamants roses se nourrissent dans les marais salants. Le tableau est sublime) РLa MarinaSan Javier

Jusqu’à San Javier, les rencontres se font très facilement. Lorsque l’on ne peut pas nous héberger, on nous redirige aimablement et, de fil en aiguilles, nous trouvons toujours une famille d’accueil.

Une pensée spéciale pour José et Carmen, leur fils José et sa femme Regina qui nous ont accueillis tout naturellement dans leur maison familiale. Ils nous ont invité à leur table pour un dîner typiquement espagnol : supions, saucisses et boudins de porc et tortilla (omelette). Pour nous, ils dérogent toutefois à la règle et sortent du fromage à la mode française, c’est à dire entre le plat principal et le dessert. En effet, José (le fils) nous explique que les Espagnols en prennent normalement à l’apéritif. Ce dîner est vraiment l’un des plus agréables que nous ayons passé : José et Regina ont aussi beaucoup voyagé et la discussion s’en ressent. Ils ont un certain recul par rapport à leur pays et nous en apprenons beaucoup sur la culture espagnole ! (à découvrir dans un prochain article…)



Notre route est donc un long fleuve tranquille. A San Pedro del Pinatar, nous commençons à la longer la Mar Menor, une mer intérieure, une pataugeoire (la profondeur de l’eau n’excède pas 50 cm) que vient fermer la « manga » (littéralement « manche » en Espagnol). L’eau y est vraiment chaude, clairement au-dessus de 30°C, et à quelques endroits stratégiques se dépose une boue miraculeuse…

Si l’on se fie à la rumeur, nos articulations sont maintenant comme neuves !



A San Javier, notre fleuve tranquille nous amène face à un barrage. Alors que nous cherchons un hébergement, nous nous prenons une longue série de refus qui n’est pas loin de nous abattre. Ça y est, la barre de nos attentes redescend. Elle est même en chute libre. L’entrain est au plus bas, les nerfs à fleur de peau. Nous arrivons devant un nouveau bloc de maison et sonnons à la première maison venue. Seulement après nous levons les yeux : une terrasse des plus kitsch, gardée par un minuscule yorkshire terrier qui nous crie dessus. « Alors là, c’est le non assuré… » Nous nous attendions à voir une mamie nous rejeter une n-ième fois, et c’est finalement un couple et leur fils qui nous offrent un magnifique « oui » !

Les apparences peuvent être trompeuses, mais ce n’est pas la leçon que nous retiendrons de cette soirée… Pourquoi perdre patience ? Pourquoi stresser ? Pourquoi s’énerver ? Dans cette situation, on ne peut pas prévoir l’issue de nos choix. Pourquoi sonner ici et non pas là ? Quel que soit le nombre de refus, un magnifique « oui » peut se faire entendre. Planifier n’est d’aucun secours. Pourquoi ne pas plutôt suivre nos intuitions, voir où elles nous mènent ? Vivre dans l’instant, tout simplement.

Luiz, Estella et Paulo, vous avez illuminé notre soirée et nos pensées. Merci !



De San Javier, nous allons nous perdre à Portman : un petit village côtier, encaissé dans une cuvette, dans lequel nous faisons encore un fait une superbe rencontre : Vincent, Sylvie et leur fille Maeva. Ils habitent en France mais Vincent étant originaire de Portman, ils y passent tous leurs étés. Nous découvrons avec eux l’authentique vie d’un village espagnol. Muchos gracias !



Paul ramène sa remorque !

A Cartagena, nous avons deux évenements à fêter : l’anniversaire de Damien, et l’arrivée de Paul ! On nous indique un bar « muy barato » (très bon marché), la formule est simple : boisson + tapas = 1,80€. Nous sommes sous le charme de l’Espagne.



CartagenaMazarronCanada de GallegoMazarron

Retour à Mazarron ? Nous n’aurons pas fait 40 km avant que la remorque de Paul ne s’effondre. L’axe qui à la fois fixe la roue arrière et supporte la remorque est cassé net. Nous sommes au milieu de nul part, il est dimanche… Les circonstances sont plutôt contre nous. Alors que nous nous dirigeons à pied vers Canada de Gallego, le village le plus proche, un couple qui voyage en camping-car propose d’emmener Paul et sa remorque à Mazarron. Espérons qu’un des magasins de vélo qui s’y trouvent pourra nous aider à trouver une solution !



Et effectivement, le lendemain matin, après une soudure bien placée, le vélo et la remorque sont de nouveau opérationnels !

Jusqu’à Malaga : des cailloux arides aux vagues d’écume

MazarronAguilasGarrucha – (nous quittons de nouveau le littoral) – VeraLos GallardosSograsTabernas

Le petit village de Los Gallardos est aux portes du désert. Il est 12h30 lorsque nous y arrivons. Le prochain village, Sogras, est à 20km mais il est trop tôt pour s’arrêter déjeuner. Et puis, qu’est-ce que c’est 20km ? A 14h, ils sont derrière nous !

Il est 15h lorsque nous entrons enfin à Sogras. Ces 20 km n’étaient en fait qu’une longue montée dans le désert. Un paysage impressionnant… qui s’est petit à petit rétréci jusqu’à ce que nous n’ayons d’yeux que pour l’horizon et l’apparition tant espérée de Sogras.

Si proches de la côte méditerranéenne, et pourtant en plein désert ! 



TabernasAlmeriaAguadulceEl EjidoMotrilNerja

Nous longeons une côte sans surprise et arrivons à Nerja. Dans cette ville, l’Espagnol être une langue minoritaire tellement il y a de touristes. La plage est néanmoins si agréable que nous décidons d’y poser la tente.





Les adieux

Nous arrivons à Malaga le 27 juillet. Notre voyage à quatre touche à sa fin : Elise et Paul repartent en France le lendemain. L’espace d’un instant, la question se pose : comment fêter ce petit bout de chemin passé ensemble ? La réponse est unanime : Elise et Paul ne peuvent partir sans un dernier cocktail bière + tapas !

Merci à tous les deux de nous avoir rejoint, c’était un vrai plaisir ! Nos derniers mots iront à Elise : tes débuts ont été une vraie lutte (ne nie pas, ton visage parlait pour toi!), mais tu n’as jamais baissé les bras. Jour après jour, nous t’avons vu gagné en aisance. Ces 1100 km sont les tiens championne !

3 comments Ajouter un comentaire

  1. eh oui à quoi bon stresser ? mais je comprends, au fil du temps et à chaque tour de pédale,vous allez devenir très zen ! CARPE DIEM …….

    gros bisous


  2. Merci pour les petites dédicaces tout au long de l’article, j’ai bien ri en le lisant !
    Et oui c’était super, même si très très très laborieux au début, je ne le nie pas… c’était duuuuuuuuuur ! Mais absolument aucun regret. J’en retiens une super expérience, plein de souvenirs, des rencontres inattendues et des mollets en béton ! A refaire tout de suite si je pouvais (ou presque… je me repose encore après un tel challenge), j’en suis très contente !
    J’attends la vidéo avec impatience maintenant !
    Mais surtout, bon courage pour le Maroc les amis 🙂


  3. Bravo Elise !! bravo les garçons, les paysages ont l’air sperbes, mais pelés…le soleil n’est-il pas problématique ? je prend des coups de soleil juste à imaginer les routes sans ombre que vous avez à traverser 🙂


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