Ride The Flavour (fr)

Le Salvador, pays des pupusas !

Fév. 23rd | 3 commentaires

Vendredi 31 janvier. La Unión, El Salvador. A peine avons-nous mis pied à terre que nous nous retrouvons pied à la pédale. Il est 16h, mais la journée n’est pas finie, nous avons encore une quarantaine de km à rouler avant de mettre le vélo en standby. Pourquoi cette précipitation ? Quelques jours auparavant, nous avions contacté José via la communauté de cyclotouristes warmshowers.org et sa réponse nous avait drôlement plu : « Mi casa es vuestra casa ! » Ma maison est votre maison ! Un telle invitation justifie largement un petit extra kilométrique. Vous l’aurez deviné, José habite à 40km de La Unión !

Nous arrivons à destination sous les étoiles, et découvrons avec surprise et plaisir l’accent québécois de José. « Alors que la guerre civile ébranlait le Salvador (1979-1992), j’ai émigré à Montréal. Là-bas, la loi était de mon côté », nous explique-t-il. « Le Canada donne l’asile à tout demandeur dont le pays est de façon avérée en guerre. J’ai donc grandi là-bas, j’ai même acquis la nationalité canadienne, et ce n’est que 20 ans plus tard que j’ai décidé de renouer avec mes origines. »

Nous sommes restés 3 jours chez José et sa femme, Mary. Au programme : nettoyage, chargement et déchargement de sacs de maïs (le commerce de maïs est le « passe-temps » de notre hôte, un vrai bourreau de travail 😉 ), l’ascension du volcan San Miguel, un bref passage dans l’émission Allô la Planète du Mouv’ (en ligne ici), et l’apprentissage de LA comida typique du Salvador, las Pupusas ! Nous ne pouvions rêver mieux pour amorcer notre découverte du Salvador.

Léo, José et Emerson sur la crête du cratère encore fumant… Un mois auparavant, le San Miguel avait explosé en propulsant un nuage de cendre colossale. Le cratère n’en est d’ailleurs pas sorti indemne, José (qui détient sûrement le record du nombre d’ascensions du volcan) est formel : « avant, cette pierre n’était pas ici ! »


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Un grand merci à vous, José et Mary, pour ce séjour haut en couleur !


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Usulután – Zacatecoluca – La Libertad

Peu après La Libertad, nous nous arrêtons à la playa Majahual, sans doute la dernière plage que nous verrons sur le continent américain. La baignade et le body-surf ont cette intensité spéciale propre aux au-revoir. Le soleil se couche et, comme de vieux habitués connaissant la rengaine, nous nous asseyons à la table d’une pupuseria. Il ne se passe pas un jour sans que nous ne nous arrêtions dans l’un de ces restaurants à pupusas… mais celui-là restera dans les annales. Il y avaient bien sûr les traditionnels « frijoles (haricots) y queso (fromage) » et « chicharrón (porc émincé très finement) y frijoles » (appelés « revueltos »), mais des petits nouveaux étaient aussi de la partie : pollo (poulet), pescado (poisson) et espinacas (épinards). Bien meilleurs que tous ceux que nous avions goûtés avant… mais toujours aussi peu chers : 30 cents de dollar par pupusa ! (et ce n’est pas une conversion, le dollar américain est bien la monnaie du Salvador) « Y para tomar ? » (et à boire ?) Il n’existe rien de mieux qu’un « licuado » (milkshake) fait maison pour accompagner ces pupusas ! En bref, nous vivions notre idéal du repas salvadorien 🙂

Et l’idéal ne s’est d’ailleurs pas arrêté au repas. Rassasiés, il nous fallait maintenant trouver un endroit où dormir pour la nuit. Nous demandons alors aux deux cuisinières, la mère et sa fille, si elles auraient un jardin où nous pourrions planter la tente… « Attendez que mon mari revienne, vous verrez avec lui », nous répond la mère. Un peu plus tard, nous rencontrons Abel. Nous discutons de notre voyage, puis de lui et de sa famille, la confiance se crée immédiatement et, alors que nous tentons de camoufler un énième bâillement, il se lève et nous guide à travers son immense maison pour nous montrer où nous pouvons dormir, non pas dans le jardin mais dans son garage, l’idéal était sur le point de toucher notre nuit… Ah, mais voilà Abel qui revient. « Je vous ai apporté de matelas », nous dit-il. L’idéal est alors sorti sur la pointe des pieds, tandis que le parfait drapait petit à petit notre nuit de son aura duveteuse.

Le lendemain, nous petit-déjeunons avec Abel, il nous parle de la pas si lointaine guerre civile, de la nouvelle politique du Salvador, du rêve américain et de tous ces Salvadoriens (dont son fils) qui passent illégalement les frontières jusqu’à la terre promise. Puis nous nous quittons : lui part en bus faire des affaires en ville, nous remontons en selle direction le Guatemala.

Notre chambre dans la lumière matinale


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Muchas Gracias Abel y a tu familia por su amabilidad y hospitalidad!


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Il est 9h30, le soleil est encore loin de son zénith, mais déjà sa chaleur irradie le Salvador. Heureusement, depuis un mois que nous roulons en Amérique Centrale, nous nous sommes habitués à cette chaleur. Et puis, comme nous aimons à le répéter : « on a fait le Maroc, et c’était pire ! » Mais aujourd’hui, le relief veut nous voir fondre. La côte est en dent de scie, qu’on la regarde du ciel ou de la mer. Sur 40km, la route est une montagne russe sans surprise : un virage au gauche, une montée, un virage à droite, une descente, et ainsi de suite. L’atmosphère se réchauffe, et peut-être ne sommes-nous pas étranger à ce phénomène : sur ces 40km, nous sommes des points chauds itinérants au bord de l’implosion !

Après une courte pause bénie de licuados, nous reprenons la route et roulons jusqu’à Cara Sucia. Aujourd’hui, nous avons mis 110km derrière nous. Devant, seulement 15 nous séparent de la frontière…

Le lendemain matin, vendredi 7 février, après une semaine passée au Salvador, nous sommes entrés au Guatemala !

A suivre…

3 comments Ajouter un comentaire

  1. Un des intérêts d’un tour du monde est la variété infinie des paysages, les scènes inattendues, les cultures, les rencontres… l’émerveillement nous guette encore au détour d’une image, d’une saveur et nous donne toujours plus envie de découvrir les atours de la prochaine contrée.
    Le temps de la nature est différent du nôtre, vous avez de la chance de le prendre pour la découvrir et nous de vous suivre.
    Philippe


  2. Muchas gracias !! Que se puede hablar de mucho ?
    Bravo aux polyglottes, vous nous épatez ….toujours bien sûr
    Quelle fierté de vous savoir accomplir tout cela !
    Oui ça fait plaisir de vous savoir si bien reçus
    Volver……..


  3. que de belles rencontres !! je suis pressé d’ avoir vos impressions du Guatémala…et du Mexique.Alors à bientôt


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