Ride The Flavour (fr)

4̬me jour Р95 km

Mai. 7th | 1 commentaire

Mardi 23 Avril 2013. De Bordeaux à Fourques sur Garonne.

Nous quittons Bordeaux en longeant la rive Nord de la Garonne, d’abord par une piste cyclable, puis par la départementale. Changement notable : la campagne accueille désormais quelques collines et enfin nous offre le doux relief qui nous avait fuis jusqu’alors. Les vignes, elles, sont immuables et perdurent virage après virage… Mais attendez, ne voyez-vous donc pas ces fleurs blanches ? Mais oui, c’est bien cela, des mirabelliers. Il semblerait que d’autres arbres fruitiers, agacés d’une telle monotonie aient décidé d’y mettre leur grain de sel dans le paysage… Et ce n’est pas pour nous déplaire !

Nous roulons tantôt sur les routes, tantôt sur des chemins détournés. Il nous faut avancer, mais quitter l’asphalte pour retrouver terre et cailloux est un plaisir auquel nous voulons bien succomber. Nous ne voyageons pas en vélo pour tenir compagnie aux voitures !

Nous passons Cadillac, puis Langon et arrivons en début d’après-midi à Castets-en-Dorthe. Le canal latéral à la Garonne s’ouvre devant nous, rectiligne. Ses rives ont été réaménagées et sont maintenant dédiés aux piétons et cyclistes. Le comble pour cet ancien chemin de halage, désormais interdit aux chevaux !

Juste avant Cadillac, nous passons par Rions… C’est drôôôle !


Rions

Nous nous engageons le long du canal, en espérant apprécier sa conversation : il sera notre guide sur les derniers 200 km, jusqu’à Toulouse. Au fil des km, il devient évident que le canal n’est pas un excité et qu’il ne nous assommera pas d’un bavardage incessant. Nous ne croisons pas grand monde. Seul le chant des oiseaux nous rappelle que notre ouïe est intacte. Le calme qui baigne l’atmosphère autour du canal s’immisce en nous et chasse les derniers vrombissements de la matinée.


Le canal de la Garonne !

Le passage d’un bateau dans une écluse


Passage d'un bateau dans une écluse

Nous roulons toute la journée avec l’assistance au niveau 1. Au 80ème km, l’assistance se coupe, la batterie est vide. Précieuse information quant à l’autonomie de la batterie. Nous continuons encore 15 km et arrivons à Fourques sur Garonne sur les coups de 19h. Nous commençons alors à balayer du regard le bord du canal à la recherche d’une maison où plugger nos batteries. Mais nos roues, guidées par notre bonne étoile (encore une fois !), trouvent bien plus qu’un plug. Elles trouvent l’hospitalité d’une famille.

Nous rencontrons d’abord Joseph, qui ne voit aucun inconvénient à ce que nous branchions nos batteries chez lui. Mais, avant que nous installions notre multiprise, il veut en parler à sa femme. Malicieusement, il nous explique : « je suis le patron, mais enfin, c’est elle la patronne ». A peine nous cessons de rigoler que nous apprenons que sa femme s’appelle Marie. Joseph et Marie. Deuxième éclat de rire. Notre rencontre s’annonce des plus sympathiques ! Marie nous rejoint et n’hésite pas une seconde avant de donner son feu vert. Il émane de ce couple une sérénité qui nous touche dès les premières minutes de notre rencontre.

« Et où est-ce que vous dormez ? Vous pouvez monter votre tente dans le jardin si vous voulez. »

10 minutes plus tard, notre tente est installée et, alors que nous remplissons nos gourdes chez eux…

« Est-ce que ça vous dit un petit apéritif ? »

10 minutes plus tard, nous installons une table dehors et Marie amène une bouteille de rhum arrangé qu’elle a elle-même préparée, à la vanille. Et quel rhum sinon le rhum Charrette ?! Joseph est en effet créole, de la Réunion, et n’en aurait accepté de différent… Un délice !

Leur fille Isabelle et son fils Mattéo se joignent à nous, et c’est ainsi, en compagnie de 3 générations, que nous faisons connaissance. Nous discutons plus d’une heure durant, comme si, pour s’accorder avec l’allure paresseuse du canal, le fil du temps s’était ralenti. Puis, alors que les dernières lueurs disparaissent dans le crépuscule, nous nous quittons pour aller à nos cuisines respectives, heureux que nos routes se soient croisées si fortuitement. Mais avant de nous quitter, rendez-vous est pris : demain, nous prendrons le petit-déjeuner ensemble.

Il se dit grand amateur de photo, sa femme et sa fille le disent plutôt narcissique, voici Joseph.


Joseph, notre hôte si généreux

Nous dînons à la flamme de notre lanterne, sous le regard discret d’une chouette qui pourtant révèle sa présence par d’incontrôlables hululements. A peine renfermons-nous nos duvets que le sommeil nous emporte, se jouant du temps pour nous déposer une seconde plus tard dans la clarté matinale.

Note de voyage : cela fait trois soirs d’affilée que l’on nous offre l’hospitalité. A chaque fois, nous avons pris l’apéro avec nos hôtes.  Aussi plaisant que cela puisse être, espérons que nous n’y aurons pas droit tous les jours pendant le tour du monde… Sinon, il faudra prévoir une cure à notre retour !

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Day four

1 comment Ajouter un comentaire

  1. « cela fait trois soirs d’affilée que l’on nous offre l’hospitalité. A chaque fois, nous avons pris l’apéro avec nos hôtes. Aussi plaisant que cela puisse être, espérons que nous n’y aurons pas droit tous les jours pendant le tour du monde… Sinon, il faudra prévoir une cure à notre retour ! »……. Lorsqu’on regarde « J’irai dormir prés de chez vous » par exemple, le rituel de l’apéritif parait plutôt être la règle que l’exception… Je vous souhaite donc bon courage ! :p

    Encore une fois super article ! Une suggestion cependant : un peu en retard, j’ai commencé à lire l’article « 3éme jour » avant d’attaquer « 4éme jour », et j’ai du revenir à la page précédente pour ce faire. Suivant actuellement des cours de qualité, j’ai tout de suite reconnue une « non conformité », un « goulet d’étranglement » ou quelque chose comme ça :p Tout ça pour dire que des petites flèches pour passer aux l’articles suivants ou précédents en bas de ceux-ci pourraient être bienvenue 🙂

    Keep up the good work !


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